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Équipement d’enseignement supérieur

Université Campus Madeleine dans le centre historique d’Orléans

2020, ORLÉANS (45) ZAC Carmes-Madeleine, ancien Hôpital Général d’Orléans
UFR DROIT ÉCONOMIE GESTION & LEARNING CENTER
CONSTRUCTION + RÉHABILITATION PATRIMONIALE
ARCHITECTE – AAVP
ARCHITECTE ASSOCIÉ – BPLUSA
PAYSAGISTE – AGENCE BABYLONE
BE – BOLLINGER GROHMANN – ALTO – BMF – LASA – 2IDF – ACTION ERGO
GRAPHISTE – ATELIER TER BEKKE & BEHAGE
MOA + MOD – MÉTROPOLE D’ORLÉANS + SEMDO
41,5 M€ HT – 12 700 M² SDP + 15,5 M€ HT – 5 800 M² SDP
ENTREPRISE – SOGEA CENTRE – SOGEA ATLANTIQUE – JOUSSELIN – CEGELEC – DEHAMBRE – ELICAUM – TUZINI + ROC GROUPE VILLEMIN – BESNARD – COULMEAU – GAUTHIER SAS – BOURNEUF
E3C1 RT 2012 – BATIMENT BIOSOURCÉ NIVEAU 1 + DECRÊT TERTIAIRE – LABEL BBC EFFINERGIE PATRIMOINE & EFFINERGIE RENOVATION, Premier bâtiment inscrit MH avec ventilation naturelle nocturne pilotée
Structure béton, façades mixtes bois, béton préfabriqué teinté & pierre naturelle Molianos + Ensemble patrimonial 17ème siècle
PERSPECTIVE @JEUDI WANG @AIR STUDIO – PHOTO @NICOLAS TROUILLARD

LE PROJET

W313, Maryse Quinton, Juillet 2021

Depuis 2017, Orléans Val de Loire est devenu métropole. La ville s’est engagée dans un projet ambitieux, fédérateur et partagé, avec pour objectif de devenir un territoire attractif, solidaire et humaniste. La capitale régionale gravit ainsi progressivement les marches de la métropolisation et s’est fixé comme objectif de figurer parmi les 15 territoires qui comptent en France.

Parmi les axes stratégiques de développement figure celui de s’affirmer comme une métropole internationalisée reconnue pour son niveau scientifique, reposant sur des unités de formation supérieure d’excellence et de recherche. Levier de cette transformation vertueuse, le projet Campus Madeleine s’inscrit dans cette volonté de déployer de nouvelles formations d’enseignement supérieur sur le territoire mais aussi de dynamiser le centre-ville d’Orléans.

À quelques pas de la Loire, le Campus Madeleine accueillera l'UFR DGE (Droit, gestion, économie), mais également une école de DATA, un Learning Center d’environ 600 places et un parking souterrain. Le site retenu est celui de la ZAC Carmes Madeleine qui s’articule autour de l’ancien Hospice général Porte-Madeleine, lequel offre un environnement urbain, architectural et patrimonial remarquable. Cette implantation en centre-ville d’activités à haut potentiel de dynamisation urbaine est un engagement de la ville d’Orléans pour conforter son cœur métropolitain. A terme, 4500 étudiants, professeurs et collaborateurs sont attendus sur le Campus Madeleine, un site doté d’un fort enjeu patrimonial faisant partie intégrante du paysage culturel du Val de Loire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000. Intrinsèquement métropolitain, le projet Campus Madeleine porte ainsi l’ambition de l’université, de la ville, de la métropole mais également les valeurs de l’histoire et du patrimoine.

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Tout l’enjeu de cette opération consiste donc à manier avec délicatesse la préservation du patrimoine tout en affirmant sans équivoque une nouvelle contemporanéité. Entre ruptures et continuités, le nouveau bâtiment qui accueillera le Pôle Étudiant doit trouver sa juste place et établir de nouveaux liens tout en conservant les forces préexistantes du déjà-là. Réhabilité pour accueillir le Pôle Administratif de l’université, le bâtiment historique de l’hospice va quant à lui entamer une nouvelle vie, prolonger l’histoire patrimoniale orléanaise à travers de nouvelles fonctions. Il s’agit de reconsidérer le potentiel de cet édifice historique en s’appuyant sur ses valeurs intrinsèques afin de le restituer aux usagers et de l’ancrer dans le 21ème siècle et l’avenir d’Orléans.

De ce subtil équilibre entre hier et demain, sur un site stratégique pour le futur de la métropole, à la fois vecteur d’attractivité et de renouveau urbain, le Campus Madeleine va tirer sa force et les conditions de réussite de son projet pédagogique mais aussi du vivre-ensemble citoyen porté par la ville d’Orléans.

Le pôle étudiant, la réinterprétation du cœur d’îlot

Le nouveau bâtiment s’établit sur l’ilot 16 de la ZAC Carmes Madeleine, ilot résultant en partie de la démolition de l’ancien bâtiment « Mères et enfants ». Plus ou moins triangulaire, la parcelle offre une superficie constructible de 4382 m² et la possibilité de se déployer à R+3. Elle ouvre directement sur le cœur de la ZAC, une position stratégique qui lui octroie un enjeu urbain particulier. Ce Pôle Étudiant est à la fois le cœur de la vie étudiante et la vitrine d’une université délibérément ouverte sur la ville. L’implantation de ce nouveau bâtiment permet à la fois de marquer un front bâti, une entrée de ville et un symbole du renouveau urbain, mais aussi de perpétuer la composition des percées visuelles qui accompagne et relie le promeneur de la ville au patrimoine naturel de la Loire.

Par son architecture et son organisation, notre bâtiment réinterprète le principe fondateur mis en place par Ferrier Marchetti Studio qui s’est inspiré des ilots historiques d’Orléans pour imaginer le principe des cœurs d’ilots végétalisés qui irriguent les programmes de logements de la ZAC Carmes Madeleine. Conçu dans la continuité de cette inspiration, le Pôle Étudiant réinterprète cette idée à l’échelle d’un bâtiment public, en déportant en hauteur ce cœur d’îlot végétalisé. Au terme de l’ascension dans le Pôle Étudiant, c’est un patio abondamment végétalisé qui crée la surprise au R+3. Ce dernier confère des qualités d’usage exceptionnelles aux locaux d’enseignement qui bénéficient ainsi d’un environnement de travail rare : des vues plus intimes, plongées dans une verdure inspirante mais également une intériorité propice à la concentration et à la quiétude nécessaires à l’apprentissage. A l’échelle urbaine, cet ilot de fraicheur tutoyant les cieux rappelle l’esprit qui caractérise la ZAC mais aussi le tissu historique orléanais. L’insertion urbaine s’exprime ainsi à plusieurs niveaux, avec justesse, en résonance avec l’histoire et le devenir d’Orléans.

Affirmer la perméabilité avec la ville

Par son emplacement éminemment stratégique, le Pôle Étudiant doit encourager les traversées spontanées du site, créer des percées visuelles et favoriser la perméabilité physique avec son environnement immédiat mais aussi lointain.  En relation directe avec la place centrale de la ZAC, l’entrée principale du Pôle Étudiant prend place à la rencontre des trois axes piétons principaux. Formant une fenêtre urbaine monumentale sur l’espace public, elle sonne comme une invitation à pénétrer dans le bâtiment pour en découvrir toute la générosité spatiale intérieure que rien ne laisse présager depuis l’extérieur, renforçant ainsi l’effet de surprise. Cette entrée prend la forme d’un porche monumental qui affirme sa fonction sans aucune ambiguïté. Percée dans les entrailles du bâtiment monolithique que forme le Pôle Étudiant, elle en dévoile la profondeur et amorce le prolongement de l’espace public dans le bâtiment, fil conducteur de notre projet depuis la place jusqu’au ciel.

Une fois franchi ce grand porche empruntant volontairement une forme hautement symbolique, le visiteur est happé dans une aventure architecturale qui s’articule autour d’une rue intérieure fédératrice Cet axe structurant agit à plusieurs échelles : celle de la ville en établissant une couture urbaine entre la place publique du cœur de la ZAC Carmes Madeleine et du boulevard Jean-Jaurès à l’Ouest ; celle du quartier, par le prolongement de l’espace public au sein même du bâtiment. Cette rue intérieure est le support d’une déambulation et d’une promenade dans le socle actif que constituent le rez-de-chaussée et le R+1. Elle jalonne un parcours spatialement riche et visuellement stimulant qui invite à la découverte mais aussi à l’appropriation spontanée par les usagers. Loin d’être figée, cette rue se déploie en courbe depuis l’entrée et le hall, s’épaissit et se rétracte avec souplesse et liberté selon les activités qu’elle abrite. Les fonctions « publiques », à haute valeur d’urbanité, participent à l’animation de cette rue intérieure : le hall, la cafétéria, les services de la vie étudiante, la colline, les espaces de travail ouverts du Learning Center (au rez-de-chaussée et en balcon au R+1).

Au cœur de ce dispositif architectural, l’escalier monumental est une pièce maitresse du paysage intérieur. Il s’autorise des formes amples et enveloppantes, transcendant sa fonction première pour devenir plastique et spectaculaire. Il se déploie sur toute la hauteur avec fluidité tel un ruban : il est envisagé comme un lieu de rencontre et le point de départ de l’ascension à travers le Pôle Étudiant.

En termes de flux, piétons et cyclistes sont traités avec le même égard, sans différenciation. Depuis la place, une fois le porche franchi, ils empruntent le même hall d’entrée qu’ils partagent sans distinction hiérarchique. Le parking à vélos est accessible depuis une rampe qui mène directement au sous-sol. Loin d’être relégué dans un espace résiduel, cet accès vélos repose sur une mise en scène qui joue avec la dynamique spatiale en creux qui anime le socle. Dans cet esprit, la rampe d’accès comme le parking sont traités avec le même soin que tous les éléments architecturaux qui ponctuent le socle. En contrebas de la façade vitrée donnant sur la terrasse Sud, la rampe longée d’une paroi transparente bénéficie d’une lumière naturelle généreuse et transforme ce bal de vélos en véritable spectacle. Les vélos sont mis en scène, augurant d’un nouveau rapport à ce mode de transport doux à encourager.

Un socle habité et actif

Dans cette recherche de perméabilité avec la ville, le traitement du socle du s’inscrit à tous les niveaux dans la continuité de l’espace public de la ZAC Carmes Madeleine. Formant un trait d’union avec la ville, il favorise les échanges entre riverains et usagers pour enrichir la vie du quartier.

Le rez-de-chaussée et le R+1 constituent un socle généreux, actif, attractif et accessible au public. Il est traité dans sa double hauteur à la manière d’une topographie habitée qui règle de dénivelé et unifie les deux niveaux de référence : celui de la place et celui de l’hospice en contrehaut. Notre projet affirme avec vigueur cette relation directe à la terrasse Sud par la transparence d’une façade vitrée qui laisse toujours la vue filer, instaurant un rapport visuel de chaque instant, renouant avec l’implantation historique de l’ensemble et offrant une nouvelle scène sur l’ancien promenoir. L’hospice fait ainsi partie intégrante du paysage du Pôle Étudiant. A la simple cohabitation, nous préférons mettre en place les conditions d’un dialogue fertile.

Installé en vitrine sur l'allée de l'université, bordant l’artère principale de la ZAC, le Learning Center dépasse sa simple fonction pour devenir un véritable activateur urbain de l’espace public. C’est à la fois la façade active du projet et l’interface publique du Campus Madeleine, accessible aux Orléanais et Orléanaises. Ouvert de jour comme de nuit, le Learning Center participe également à ce que jamais le Pôle Étudiant ne soit déserté. La nuit, il fonctionne comme une lanterne visible depuis les abords, à l’échelle du quartier, à l’image des commerces qui jalonnent la ville.

Le hall d’accueil ouvrant sur la future place de la ZAC, l’amphithéâtre logé en double hauteur dans le socle et accessible au public comme la cafétéria installée sur le boulevard Jean-Jaurès complètent la valeur de ce parcours, façonnant l’ancrage du bâtiment dans la ville avec laquelle il fait corps.

Un bâtiment porteur de son propre paysage

Depuis le socle, l’ascension se poursuit dans les étages, dans une atmosphère studieuse. Au-dessus de ce socle actif et habité s’installent les lieux dédiés à l’enseignement regroupés au R+2 et le R+3. A rebours de l’identité minérale d’Orléans, notre bâtiment s’appuie sur un traitement végétalisé généreux qui, nous en sommes convaincus, participe de la qualité de vie quotidienne d’un campus étudiant. Le patio au R+3 prolonge en hauteur l’espace public de la ZAC Carmes Madeleine. Le Pôle Étudiant est ainsi porteur de son propre paysage.

Au R+3, le patio intérieur est un espace non accessible aux étudiants. Il réinterprète les cœurs d’ilots végétalisés caractéristiques de la ZAC. Il offre une relecture contemporaine du sous-bois mêlant des arbres à haute tige, une végétation abondante et un parterre végétalisé. Aux R+2 et R+3, les salles de classes et les amphithéâtres en double hauteur profitent ainsi de vues directes sur un paysage verdoyant et d’une atmosphère particulière. Perméable aux influences locales, la végétalisation est choisie en cohérence avec le paysage de la vallée de la Loire. Tout en intériorité, il y règne une atmosphère intime, propice à la concentration.

Au cœur du patio, une verrière laisse la lumière naturelle irriguer le bâtiment en son cœur jusqu’au rez-de-chaussée. A l’inverse, depuis le sol, on profite de vues zénithales, renforçant l’idée d’ascension que porte le projet, depuis le sol jusqu’au ciel. L’escalier qui matérialise cette ascension s’extrait du patio pour atteindre le sommet du bâtiment.

 

La matérialité : un bâtiment à deux visages

Notre projet repose une forme de contraste l’enveloppe extérieure et ce que révèle l’intérieur du bâtiment. Dans son écriture, le Pôle Étudiant ose une certaine monumentalité en écho aux façades de l’Hospice Madeleine à travers une trame qui vibre et s'anime au rythme des activités du bâtiment.

Cette enceinte minérale protectrice réinterprète le langage du bâtiment historique dans le nouveau bâtiment. Elle s’inscrit dans la longue tradition de cette ville de pierre à laquelle elle contribue en affirmant une écriture contemporaine et contextuelle. De même, elle recourt à l’un des matériaux de l’identité ligérienne : la pierre. Être perméable aux influences locales est un fil conducteur du projet.

En résonance avec le patrimoine existant, les façades s’appuient ainsi sur une écriture rigoureuse composée de vides et de pleins. Elles puisent leur inspiration dans l’écriture sobre et tramée de l’hospice, dépourvu d’ornementation à l’exception du traitement de la corniche. L’enveloppe repose sur une composition en lyres de pierre où se dessine un jeu de pleins et de vides et des pleins en pierre ou en béton teinté au gré des programmes qu’elle protège. Donnant une matérialité unitaire à l’échelle urbaine, cette écriture monolithique offre un niveau de lecture subtil, vibrant et dynamique, qui établit un dialogue de matérialités avec le bâtiment historique. Cette enveloppe de pierre ponctuée d’épines de béton plus ou moins profondes s’ouvre et se resserre au rythme des éléments de programme, s’adapte au plus près de leurs spécificités. Ce jeu cinétique permet à cette enveloppe en apparence statique de se mettre en mouvement.

A l’intérieur, l’écriture est tout autre. A la sobriété extérieure de l’enveloppe s’oppose la surprise spatiale et une générosité intérieure propre à accueillir la vie étudiante. Ce dispositif donne à ressentir physiquement l’espace et crée l’émotion. L’aménagement intérieur repose ainsi sur l’expérience spatiale, à travers un parcours généreux et plein de surprises, témoignant d’une prise de liberté face aux contraintes qui pèsent sur le pôle étudiant. Une fois franchie l’entrée se donne à voir l’image d’un espace plastique comme détaché du sol, une masse tenue par le vide qui crée l’événement architectural et façonne l’identité du lieu sans jamais sacrifier à la fonctionnalité. Par ce dispositif, il s’agit également redonner attention aux principes esthétiques inhérents au mouvement et à la mise en valeur du corps dans l’espace et dans la ville.

Dans sa matérialité, le socle cherche à être au plus près de la matière, dans une quête de sobriété architecturale. Il propose une toile de fond neutre et uniforme, entre tons nacrés et laiteux, qui prendra vie avec le quotidien des activités étudiantes. Ne pas sur dessiner l’espace, c’est faire le choix de mettre la vie humaine au premier plan. Par souci d’uniformité, les matériaux s’expriment ici de manière brute et sans finition superflue. La rue en béton poli, façon terrazzo, prolonge le traitement de la place publique en pierre de Souppes. A l’intérieur, les voiles sont en béton brut teinté dans la masse tandis que les sols sont en béton quartzé. Les parpaings en ciment sont laissés apparents dans les circulations traitées « en dur » par souci de pérennité dans ces lieux soumis à des usages intensifs.

Seules exceptions dans cette scénographie épurée, le plafond acoustique est empreint d’une certaine préciosité par un dispositif d’éléments suspendus. Quant à l’escalier monumental, il fait l’objet d’une finition avec un enduit de terre, clin d’œil à l’histoire locale. Notre volonté est de laisser les matériaux pour ce qu’ils sont, sans les dénaturer. Notre projet met l’économie de moyens au profit de la spatialité, de la monumentalité et de la générosité que les étudiants pourront éprouver au quotidien.

Le pôle administration, l’Hôpital de la Madeleine

Principalement, l’Hôpital général historique distingue deux temps : l’édification du corps Sud, des ailes en retour, et de la Chapelle en 1704, puis l’achèvement des ailes jusqu’à la rue Porte Madeleine en 1840. Sa destination a été conservée du fil du temps mais a subi les affres du fonctionnement hospitalier moderne : les spécialisations, la gestion des flux, l’hygiène et la stérilisation. A l’intérieur du dispositif en quadrilatère, caractéristique des ensembles bâtimentaires de santé, l’aile Sud consiste en un grand corps de bâtiment de plus de quatre-vingt-seize mètres de longueur, comprenant un rez-de-chaussée, deux étages et un comble à dératellement sous une charpente traditionnelle à blochet. Elle est recoupée en son centre par un mur de refend toute hauteur qui séparait les deux quartiers symétriques : les Hommes à l’Ouest, les Femmes à l’Est.

Les ailes en retour, d’orientation Nord/Sud se referment sur la Chapelle et définissent deux cours de plan carré en symétrie par rapport à l’axe de la chapelle auxquelles répondent les deux cours ouvertes sur la rue Porte Madeleine. Ces ailes, plus basses d’un niveau, viennent en butée sur le corps Sud au droit du prolongement de la toiture haute brusquement limitée sur une première trame de fenêtre, signe d’un repentir en cours de travaux.

Les ailes sont distribuées par quatre escaliers disposés à leur intersection qui franchissent d’une volée la différence de niveau entre les étages. La desserte s’effectue ainsi alternativement d’une façade à l’autre et introduit une variation dans le parcours distributif des niveaux. La séparation Hommes / Femmes d’origine se révèle dans la conception du point de circulation central, dans l’axe de la chapelle. A la façon de l’escalier à vis de Chambord, deux escaliers sont superposés l’un dans l’autre sans se rencontrer afin de mutualiser un même point de desserte vertical au bénéfice des deux quartiers.

Les escaliers sont à rampe droite sur murs d’échiffre, s’achevant en partie haute sur une balustrade en bois à balustres tournés. Des coursives intermédiaires en bois traversent ponctuellement les cages pour desservir les latrines depuis les ailes en retour sans traverser les salles communes attenantes.

Les planchers présentent de légères différences de niveaux entre les ailes, et mettent en évidence les interventions d’adaptation et besoins complémentaires de surfaces au gré de l’évolution de l’hôpital. Des planchers en béton, franchissant d’un seul jet la portée entre façades, se sont substitués aux planchers bois d’origine sur la majeure partie des espaces disponibles. Un entresol se glisse dans la hauteur des volumes du rez-de-chaussée de l’aile Est et partiellement de l’aile Sud. Il a entraîné une modification des fenêtres par l’abaissement des allèges, rompant en cela la continuité du bandeau d’appui aussi bien sur la cour qu’en façade Sud. Les planchers bois conservés recoupent leur portée par une file centrale de piliers en bois renflés. Les déformés visibles des poutres principales, très sensibles en fléchissement, interrogent quant à leur origine.

 

L’architecture est homogène et humble : de grandes fenêtres en bois aux harpages en pierre à décroissance verticale, assises et soulignées par deux niveaux de bandeaux continus, ponctuées au rez-de-chaussée par des portes non hiérarchisées et localisées au droit des escaliers. La toiture présente le seul élément de décor : une série de grandes lucarnes en pierre alternant fronton cintré et triangulaire, posées sur une corniche à denticules. Ces derniers sont sculptés au droit des lucarnes mais seulement peints en corniche courante. Point de repère dans le paysage, le clocheton central de plan octogonal coiffe le corps central.

L’architecture simple et rationnelle, exprime une économie de moyens mise au profit du besoin d’accueil de l’hospice. Pour autant, le soin apporté aux toitures, la situation de « belvédère » par son implantation en point haut du coteau, son orientation tournée vers la Loire et la campagne, témoignent de la volonté de représentation de l’Hospice Madeleine au regard de la ville.

Palimpseste

Reichen et Robert & Associés, auteurs en particulier de l’exceptionnelle réhabilitation du site de l’usine Nestlé à Noisiel, ont posé cette thématique du palimpseste pour parler de l’architecture des projets de réhabilitation. On en sort une belle analogie où le rôle du manuscrit est tenu par le bâtiment existant et celui du projet, par cette nouvelle écriture, fruit de l’intervention. Si cela fait sens, et renvoie à une approche fondée sur l’écriture et son moyen de transmission s’appliquant tant au nouvel usage projeté qu’aux modifications, altérations et ajouts apportés à l’existant, le contexte de l’intervention sur l’Hospice de la Madeleine se révèle figé par le classement Monument Historique. Les préconisations conduisent à une intervention de restitution des façades, des fenêtres et des couvertures et de conservation légitime d’éléments signifiants intérieurs, tels que les escaliers en pierre à l’articulation des ailes, et des points porteurs intermédiaires en bois et fonte rajoutés au fil du temps pour maintenir les planchers.

Le patrimoine rassemble, il donne un objet à la mémoire des lieux, le patrimoine prolonge, il témoigne de la culture. Il ancre le fait urbain, exprime la sédimentation des villes. Prolonger le patrimoine renvoie aux questions de l’usage et de la construction :

  • Comment réinvestir des espaces conçus à l’origine pour un usage autre que ceux auxquels ils se destinent ?
  • Comment apprécier un « déjà-là » bâti au regard des normes et attendus du moment ?
  • Comment transmettre sans altérer, révéler sans contraindre ?

L’intégrité du site, l’état de conservation, les volumes disponibles, évacuent la question de l’extension.  Ils invitent à une approche de restitution et de célébration de l’architecture de l’Hospice au service du « genius loci ».

Habiter le Patrimoine

De manière prosaïque, la question du Pôle Administration relève de la capacité des plateaux de l’hospice à accueillir les surfaces programmatiques. Un projet d’aménagement intérieur, tirant parti de la trame de fenêtres et des huit mètres étroits du bâti, inusités dans les projets neufs de destination équivalente. Les ratios usuels entre les surfaces disponibles et les surfaces utiles traduisant la rentabilité du plan n’ont pas court. Mais l’étroitesse propose d’autres atouts au regard de l’éclairement naturel, et à travers les grandes baies tramées de l’existant, la possibilité d’un lieu d’échange direct entre les ambiances thermiques intérieure et extérieure. A ce titre l’expérimentation Effinergie Patrimoine est un objectif essentiel en vue de projeter l’Hospice de la Madeleine vers les attendus d’une société tendue vers la lutte contre le réchauffement. Nous voyons là les raisons d’un projet, bien au-delà de l’aménagement. Celui de la rencontre du patrimoine et des enjeux climatiques.

Si réécriture il y a, elle vient dès lors de l’intérieur, d’une connivence retrouvée entre le quadrilatère et ses cours. Il convient de se glisser dans l’existant, de rester au plus proche, de révéler sa matérialité, en respectant son organisation distributive qui fonde le lien entre ses espaces et son expression architecturale. Actualiser du jadis pour produire de l’innovant. Plus avant, il faut considérer le campus s’une manière globale, dans l’association des deux pôles, Étudiant et Administration, dont le dialogue parle de l’étagement. Deux plateaux élevés de quatre mètres, entre le neuf et le patrimoine, l’enseignement des savoirs pour l’un, le contenu de son évaluation pour l’autre. Attachés à la pente, à la géographie, ils sont reliés par la terrasse et le face-à-face qu’elle installe. L’unité du campus, la perception de son identité passera aussi par l’installation de figures d’appartenance, développées sur les escaliers, les matériaux, les séquences spatiales, les regards croisés.

Le projet

Nous proposons une mise en place des surfaces programmatiques au plus près de l’existant selon la modalité d’espaces cloisonnés. Les dispositions techniques, de sécurité incendie et de distribution des plateaux disponibles sont les clefs d’une organisation libre et efficiente intégrant la contrainte thermique. La faible épaisseur du bâti et la trame des fenêtres contiennent les conditions de la proposition :

  • Réaliser la continuité des liaisons fonctionnelles de tous les plateaux disponibles
  • Installer la ventilation naturelle nocturne pour l’ensemble des bureaux et espaces partagés.
  • Restituer un état des façades de l’hospice sur une base documentaire en accord avec l’ABF.
  • Conserver les planchers existants, remplacer ceux impropres à la destination.
  • Poser les conditions de la souplesse de l’aménagement.

Le préalable de la sécurité incendie

L’organisation définitive des groupes fonctionnels et des espaces se fera in fine en concertation avec les utilisateurs. La phase concours doit jeter les bases des invariants liés à la sécurité incendie, à savoir les distances d’évacuation, les sorties et escaliers en nombre et localisation. Ce cadre réglementaire fixé, et mis en place, oriente les marges de manœuvre. Il intègre la gestion des culs de sac, les modalités du cloisonnement et tire parti de la morphologie planaire en U de l’hospice dédiée au projet, dont les ailes prises entre les escaliers présentent des surfaces et des longueurs contenues. Les escaliers en pierre idéalement répartis autorisent une conception de type cloisonnement traditionnel en délimitant des plateaux de moins de trois-cents mètres carrés, libérés de la contrainte coupe-feu sur les matériaux de cloisonnement.

De même, la catégorisation en type R de l’équipement et la trame régulière des fenêtres permettent d’éviter la création de gaines de désenfumage, celui-ci s’effectuant directement, local par local, par les fenêtres accessibles. Les culs de sac en étage sont pris en compte sans recourir à la création d’escaliers complémentaires, inutiles en termes de nombre d’évacuation, mais par l’implantation en bout des ailes de locaux de grande taille et de portes judicieusement placées. Cette stratégie autorise toutes les évolutions d’aménagement de type open space, recloisonnement ou regroupement résultant des échanges avec l’université.

Une distribution mono-orientée

L’ensemble des niveaux disponibles présente une continuité. Les plateaux s’enchainent à l’articulation des escaliers avec quelques différences de niveaux de l’ordre du décimètre, fruit des interventions de remplacement des planchers au fil du temps.

Cependant, les rez-de-chaussée, l’entresol du pavillon Nord (aile D12) et l’entresol de l’aile centrale (D7) sont isolés, ce qui limite la fluidité et les possibilités d’aménagement.

L’analyse de la trame des ouvertures met en évidence une disparité indépendante des époques de construction comme des gabarits des ailes. On identifie trois trames de fenêtres, trois mètres cinq sur les ailes D6/D8, trois mètres quarante-six sur l’aile D9, quatre mètres pour l’aile D10. Les gabarits, mesurés aux nus intérieurs des façades porteuses sont de neuf mètres cinq, seules les ailes D10 orientée Est/Ouest et D7 présentent un gabarit plus large de dix mètres quarante. Ce déjà-là géométrique oriente le travail de partition dans le rapport des surfaces et du nombre de fenêtres. Comptant deux-cent-soixante-et-onze fenêtres, pour un besoin de cent-trente bureaux et espaces à éclairer en premier jour, une marge de manœuvre organisationnelle apparaît.

Dans le cadre d’espaces de travail cloisonnés, tel que précisé, une distribution centrale des plateaux limiterait, non seulement à des espaces de travail étroits ou de proportion incompatible avec les éléments de programme, mais aussi à des circulations de type couloir, éclairées artificiellement, sinon au prix de parois vitrés généralisées. Avec un nombre de fenêtres au double du besoin et des plateaux étroits, la rentabilité idéale de la desserte à deux faces s’avère inopérante.

Les parcours dans le temps de travail sont des opportunités d’expériences visuelles, d’évasion, de réinscription dans le genius loci. La distribution est latéralisée. Elle ceint la cour qu’elle donne à contempler. Le paysage se diffuse dans les ailes jusqu’au pavillon Nord. Au couloir de circulation opaque et sans lumière, nous substituons un espace continu de liaison et de distribution, éclairé naturellement au gré de la course solaire.

La ventilation naturelle nocturne

Les experts du GIEC ont rappelé lors de la COP25, que les émissions de CO2 avaient progressé en moyenne de 1,5 % par an ces 10 dernières années et qu’aucun signe de ralentissement n’est constaté, alors qu'il faudrait qu'elles baissent de 7,6 % par an, chaque année entre 2020 et 2030 pour espérer respecter la limite de +1,5 °C. Le programme traduit cette prise de conscience en prohibant la climatisation énergivore, pour les espaces de travail. La question du confort d’été et de la mi-saison dans les espaces de travail est centrale.

En dehors de la salle du Conseil, le confort thermique d’été est assuré de manière passive sur l’ensemble du projet. Le rafraichissement passif est réalisé par la ventilation naturelle nocturne des espaces. Le passage de l’air sur les matériaux à forte inertie (dalles béton, murs pierre des escaliers, planchers béton conservés de l’entresol, isolant fibre de bois de forte épaisseur, plaque de gypse), permet le stockage des frigories de l’air nocturne dans la structure du bâtiment puis sa restitution dans la journée.

La latéralisation de la circulation permet une modalité d’usage simplifiée. Chaque espace de travail est équipé d’une fenêtre disposant d’une imposte basculante, côté extérieur, et d’un ouvrant de ventilation donnant sur l’espace distributif orienté sur la cour. Si l’ouverture, du châssis intérieur relève de l’utilisateur, celle des impostes extérieures en façades est pilotée par la GTC qui assure dès lors sa fermeture nocturne en cas de pluies.

Cette conception privilégie l'implication de l'utilisateur dans la recherche du confort. En limitant les moteurs et la sophistication de la GTC, les coûts d'exploitation sont contrôlés. Elle sera portée et relayée par une signalétique spécifique adaptée selon des scénarii à mettre au point avec l'utilisateur en fonction du mode de gestion.

Sous les combles, là où l’espace distributif ne peut pas longer la façade, la ventilation traversante n’est pas réalisable. Ces espaces seront équipés de brasseurs d’air plafonniers choisis pour leurs bonnes caractéristiques acoustiques.

Les calculs de simulation thermodynamiques à réaliser au cours des études préciseront les dimensions d’échanges nécessaires pour répondre au besoin. Afin de réunir toutes les conditions permettant de justifier de l’absence de protections solaires extérieures sur les façades les plus exposées au Sud et à l’Ouest, comme le précise le cahier des charges environnemental, il est prévu des CTA adiabatiques ainsi que des vitrages transparents à facteur solaire renforcés.

Retrouver l’architecture de l’Hôpital

Sur la base des éléments de l’étude patrimoniale, le clos couvert a conservé majoritairement son intégrité historique. On note cependant, conséquence de l’entresolement, la modification des fenêtres du rez-de-chaussée donnant sur les cours et principalement de la cour sud. Conçues à l’origine à destination des salles communes des soins, l’allège d’un mètre trente, initialement calée sur le bandeau, a été rabaissée de cinquante centimètres pour donner l’éclairement et les vues nécessaires.

La disposition de la circulation mono-orientée formant un U refermé sur la cour Sud, libère la façade des contingences d’éclairement et de vues nécessaires aux espaces de travail. L’ensemble de ces ouvertures sera restitué à l’identique de l’existant, tel que qu’il nous apparaît dans les cartes postales du début du XXème siècle. Le clos couvert respecte les préconisations de l’ABF relatives à la décomposition en imposte, petits et grands carreaux en fonction des époques de construction. L’homogénéité des fenêtres est envisagée au regard de l’unité apparente de la façade Est en particulier. Nous proposons la continuité de teinte de la façade Est récemment ravalée sur le reste des ailes dont la dégradation superficielle, mais ample, nécessite un ravalement complet. Le léger ton ivoire de l’enduit à la chaux grasse, éclaire les cours, et renvoie la lumière réfléchie sur la façade Nord du Pôle Étudiant.

L’état curé révèle les matières brutes. Les matériaux traditionnels de construction renvoient au savoir-faire et à ce lien indicible entre la mise en œuvre et la matérialité. La pierre joue de son irrégularité ou de son appareillage lorsqu’elle est taillée, les poutres et entraits de la charpente en chêne déformés accusent les décennies de charge, le galbe et le pied droit des poteaux bois disent le passage des efforts, les chapiteaux fleuris des colonnes en fonte cherchent la référence antique. Les escaliers en pierre, intègres, jalonnent les plateaux.

L’isolation, la protection au feu et l’acoustique recouvriront et protègeront pour une plus grande partie ces matières mais la conception technique est orientée pour ménager des apparitions. La pierre des murs d’échiffres des escaliers est mise à nu. Ces parois minérales à l’articulation des ailes marqueront les liaisons verticales, comme autant de points de repère séquençant les circulations. Les faux plafonds acoustiques en îlot sont réglés à l’arase basse des poutres et laissent la matière et sa déformée caractériser les espaces.

S’éloigner du générique, s’appuyer sur les valeurs intrinsèques du patrimoine, pour le restituer et proposer des espaces et des ambiances spécifiques à l’Hôpital de la Madeleine.

Des planchers utiles

L’intervention sur l’existant commence par l’adéquation entre les surfaces disponibles, au sens des planchers existants de capacité portante compatible et éclairés naturellement, et la programmation.

Les planchers sont de deux natures. Des planchers en bois à la française dans les ailes D10/D12 et D6. Les poutres principales de l’aile XVIIIème sont soulagées par une file de poteaux en bois, alors que la partie XIXème adopte les colonnes en fonte de son temps. A l’angle Sud/Est, les planchers bois anciens ont été remplacés par des planchers béton à poutrelles précontraintes et entrevous qui, en franchissant les neuf mètres entre façades, libèrent le plan de la file centrale porteuse. L’effort requiert trente-six centimètres d’épaisseur, hier comme aujourd’hui, et se traduit par des hauteurs disponibles de deux mètres quarante-trois au rez-de-chaussée et de deux mètres trente-sept à l’entresol pour les ailes D9 et D8. La comparaison entre la surface du plancher de l’existant de 6361 m2 et le besoin en surface utile fixé à 4320 m2 semble inviter à leur démolition en vue de redonner les hauteurs d’origine. L’investigation planaire de la surface réellement disponible nécessite la prise en compte de l’épaisseur de l’isolant. Notre réponse à l’ambition Effinergie Patrimoine se traduit en particulier par le choix d’un isolant biosourcé de type fibre de bois. Moins performant, mais plus vertueux, l’objectif thermique est atteint en intégrant un complexe de trente centimètres en périphérie intérieure des façades, dont l’emprise au sol cumulée de 420 m2 sur l’ensemble des niveaux est à déduire.

La mise en place des surfaces confirme la nécessité de conserver tous les planchers. Les renforcements de type moisage en PRS plats au niveau des poutres bois et par plats carbone sur les zones béton sont adoptés. Trop éloignés des objectifs de charge, les planchers du pavillon Nord sont remplacés par des planchers neufs, mixtes bois/acier. L’entresol de l’aile D7 est relié aux autres ailes au droit du hall de grande hauteur par une passerelle légère en acier posée en console. Le complément de plancher de 75 m2, réduit au minimum, à la rencontre de l’aile Sud, débloque la répartition en autorisant le déploiement d’un groupe fonctionnel complet sur le niveau. Les différences altimétriques sont absorbées au cas par cas, soit par recharge de chape sèche, soit par des rampes localisées.

Les trois bandes fonctionnelles

La souplesse de l’aménagement implique d’anticiper le système distributif des réseaux de ventilation afin de préserver les qualités spatiales. Dans la modalité cloisonnée, à un bureau correspond une fenêtre, une ventilation dédiée, des énergies et réseaux. La trame de façade donne le pas des fluides. Dans un aménagement de type open space, les terminaisons des fluides restent. Une grande salle d’environ trois cents mètres carrés se révèle. Les façades symétriques se font face, les murs en pierre des escaliers ferment les petits côtés. Cette présence qualitative, choisie, de la matière minérale de l’existant agit sur l’implantation des gaines de ventilation et le parcours du trajet principal. Le plateau s’organise en trois bandes capables : la distribution mono-orientée en façade sur cour, la circulation des bureaux cloisonnés et la zone libre de secours de l’open space – la bande des flux; une bande étroite de un mètre quarante dédiée à la technique comprenant les gaines et le trajet principal en faux-plafond acoustique ainsi que les espaces de reprographie et de rangement - la bande des services; l’espace des postes de travail, ventilée et distribuée en fluide – la bande de l’activité.

Afin de garantir les plus grandes hauteurs possibles dans les étages bas, les gaines sont doublées pour éviter les croisements, consommateurs de volume, et disposées à distance des escaliers.

Le dispositif se développe sur l’ensemble des ailes, hormis le pavillon Nord et la partie de l’aile D10 orienté Est/Ouest plus spécifiques, et trouve une verticalité opportune entre les locaux de ventilation en sous-sol et le faîtage de la couverture. Sous les combles, la distribution passe en partie centrale et bénéficie de la grande hauteur de la charpente pour irriguer les deux bandes d’activité longeant les lucarnes. Dans les niveaux de hauteur restreinte, au rez-de-chaussée et entresol, la bande de service est réglée sur la traverse haute du bâti de porte à deux mètres dix, marquant le seuil entre le flux du passage et les espaces de travail. Elle intègre dans ses joués les nécessaires soufflage / reprise du double flux, sans nécessiter de ramification terminale. La sous-face des dalles béton est dégagée des réseaux, et rendue à son rôle de régulation thermique en période de chaleur.