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Équipement culturel

Dans ses murs voués aux merveilles…

2018, PARIS (16) – PALAIS DE CHAILLOT
RÉAMÉNAGEMENT DU HALL DE TÊTE DU MUSÉE
DE LA CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE
ARCHITECTE – AAVP
BE – OSIRIA – ALTIA
CONCEPTEUR LUMIÈRE – CONCEPTO
GRAPHISTE – BALDINGER.VU-HUU
MOA – LA CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE
650 K€ HT – 530 M² SDP
ENTREPRISE – MEROTTO MILANI – AQUILON – DELCLOY – LYSEN – LENOIR SERVICE – ATELIER SAINT-JACQUES – WILTECH
Mise en lumière, feuille d’or, triptyque miroir, grille, ferronnerie
PHOTO @LUC BOEGLY @LITTLE SHAO avec VALENTINE COLASANTE, Danseuse Étoile

LE PROJET

Pour couvrir la Cité d’or…Olivier Namias

« Dans ces murs voués aux merveilles
J’accueille et garde les ouvrages
De la main prodigieuse de l’artiste
Égale et rivale de sa pensée
L’une n’est rien sans l’autre »

Paul Valéry

Le mobilier du nouveau hall de la Cité de l’architecture et du patrimoine reçoit un revêtement doré appliqué suivant des techniques artisanales.

Signe de richesse, d’opulence, l’or porte en lui une ambivalence. Suivant son usage, le matériau exprime autant la distinction que la vulgarité. Si l’agence utilise régulièrement l’or — ou plutôt des teintes qui l’évoquent — ce n’est pas pour donner une touche clinquante à ses projets que pour signifier une attention, une noblesse dans les programmes passant habituellement pour banals — logements étudiants, logements sociaux… À la Cité de l’architecture, l’utilisation de l’ « or » marque une première dans le travail de l’agence. Moins criard qu’il n’y paraît, le matériau répond aux calcaires beiges du hall d’accueil, et s’en détache discrètement par sa luminosité particulière. Dans ce palais de la République, les dorures sont contextuelles. Elles viennent encadrer les fresques qui passaient inaperçues, ou prennent des formes « Art Déco » répondant au style en vogue à l’époque de la construction du Palais de Chaillot.

Ici, l’or est appliqué selon des méthodes artisanales par l’entreprise italienne Merotto Milani. Froissés puis remis à plat, les fragments de feuilles d’or sont déposés sur une primaire d’accrochage avant d’être lissés au pinceau, dans un geste transformant un champ chaotique en une surface lisse qui sera ensuite vernie. L’or employé n’est encore une fois qu’un ersatz du précieux métal. Il s’agit en fait de ce que l’on nomme or commercial, un alliage composé à 80 % de cuivre et 20 % de zinc. L’or véritable est dans les mains des artisans maîtrisant des techniques que le projet contribue à faire perdurer, à son modeste niveau.